Critique de

SPIDER-MAN : HOMECOMING/SPIDER-MAN : LES RETROUVAILLES
Jamais deux sans trois?

Autant de « remake », « reboot » ou « whatever » peuvent laisser un arrière-goût amer dans la bouche des amateurs qui ont encore frais en mémoire la première version de Sam Raimi (2002) et ses suites (2004 et 2007).  Puis celle du premier « reboot », the Amazing Spider-man (2012) et sa suite (2014) (lire toutes les critiques dans les archives).    Maintenant, quinze ans et cinq productions plus tard, on efface et on recommence.  ‘Me semble que……

Mais au moins il n’y aura personne retirée au marbre, même si les chances y étaient fortes!  Revenue en partie dans le giron de Marvel (car Sony a toujours une main mise sur le personnage), la petite araignée vit son adolescence et les problèmes d’adolescents qui viennent avec.  Évidemment, avoir certains pouvoirs pourraient aider, mais il n’en est rien!  On n’a pas droit à la fameuse rengaine « autant de pouvoir requiert beaucoup de responsabilités » et c’est tant mieux, car Peter Parker (joué avec entrain par le jeune Tom Holland) est peut-être brillant, mais encore immature et ses actions entraineront des réactions.  Malgré les conseils de Tony Stark/Iron man (l’indissociable Robert Downey jr.), le jeune Parker s’embourbe.  Et c’est là la nouveauté!  Le fait de ramener Spider-man dans le giron marvelien crée un sentiment d’appartenance autant pour le héros que pour le spectateur qui connaissent tous deux le pedigree des héros Avengers.  Le rêve revit!  Mais pour le jeune héros, l’aventure se fait attendre.  Le cinéaste Watts et une pléiade de scénaristes (Jonathan Goldstein, John Francis Daley, Christopher Ford, Chris McKenna et Erick Sommers) ont donc imaginé un univers sensiblement anodin que le jeune Parker (pas encore photographe!) saura alambiquer.  Sans oublier un soupçon d’amour juvénile sous la forme d’une brillante flamme (Laura Harrier)!!!!  Le film d’ado parfait, mais à la sauce « superhéros »!

Ce qui fait réellement le charme de ce Spider-man est sans contredit la distribution (et les personnages desservis).  Tom Holland en petite araignée pleine d’entrain, mais étourdie est superbe.  J’avais des doutes sur le besoin de rajeunir (encore!) le personnage, mais l’expérience est nettement concluante.  Peut-être moins dans le cas de tante May (interprétée par Marisa Tomei), car nous avons tous connus ce personnage en septuagénaire, autant en « comics » qu’au grand écran (Sally Field et Rosemary Harris, cette dernière ayant, selon moi, le casting parfait).  Ça n’enlève rien à la performance de Tomei (et, de toute façon, son rôle est assez tertiaire dans les circonstances), mais on n’y croit pas vraiment!  La nouveauté de Homecoming est l’ajout d’un environnement estudiantin typique à Parker.  Ces personnages sont la pierre angulaire du film.  Ils permettent une adhésion plus simple aux rocambolesques aventures du héros, car ils n’ont pas encore de véritable « vécu ».  Les émotions, ils ne savent pas vraiment les gérer et la gang de scénaristes ont su sensiblement bien cadrer les archétypes d’adolescents que le public voulaient voir.  L’autre plus (ce qui a toujours été dans les productions de l’araignée) est le vilain de service et celui qui l’interprète.  Dans le cas présent, la tâche est revenue à Michael Keaton de personnifier le Vautour, un homme tout à fait normal qui manipule un engin fait en parties extraterrestres provenant des machines volantes du premier Avengers.  Bon, les « geeks » aimeront faire les parallèles avec Batman et Birdman, car voici the Vulture.  Mais entre vous et moi, on ne virera pas fou, ok?!  Keaton fait ce qu’il fait de mieux, soit un homme complexe en guerre avec tout le monde et soi-même, sans jamais tomber dans la caricature (personnellement, ce genre d’exercice était plus palpable avec Birdman et les juxtapositions y étaient plus franches aussi!)  Mais il est excellent en contrepartie à Spider-man. 

Spider-man : homecoming ne réinvente pas la roue, mais le fait que Marvel soit dans le décor permet au superhéros d’avoir une aura de grandeur qu’il n’avait pas dans les précédentes productions (sans rien enlever à l’excellent travail du réalisateur Sam Raimi et de son équipe!)  De plus, qu’il soit d’âge quasi prépubère amène un vent de fraicheur à l’ensemble de l’œuvre et saura alléger ce qui se trame dans les années à venir (car Avengers : Infinite wars sera assurément pesant, à la quantité de personnages à gérer.  Voir un jeunot insouciant dans le tas sera des plus bénéfiques!) 

Spider-man : les retrouvailles porte bien son titre.  On retrouve l’homme-araignée ou devrais-je écrire l’ado-araignée?  Divertissant!  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net