STAR TREK INTO DARKNESS/STAR TREK VERS LES TÉNÈBRES
Habile intrusion
Premier constat: le réalisateur J.J. Abrams et les scénaristes Roberto Orci, Alex Kurtzman et le nouveau (et inquiétant) venu Damon Lindelof reprennent là où ils ont laissé les personnages, c’est-à-dire dans la tumulte, la désinvolture et l’inconnu. L’acquisition de Lindelof laisse coi, surtout après le terrible crash « Prometheus ». Mais en tant qu’ami et confrère de travail depuis des années, Abrams le voyait dans sa soupe (De toute façon, Lindelof cofinance cette nouvelle suite, alors…!!)
Deuxième constat : ils ont appris des petites erreurs du précédent. Moins de créatures « cloverfieldiennes » (Ils la tuent dans le prologue. HAHA!! Souhaitons de même pour Jar Jar dans Star wars VII!!!!!!!!!!!!) et une musique (toujours de Michael Giacchino) plus près de la série originale et SURTOUT, moins omniprésente. Elle est plus complémentaire que participative. Parfait, parfait! Pour l’instant, on roule en Cadillac… Ou devrais-je écrire en Porsche, tant l’action se mêle avec intelligence au drame.
Star trek into darkness n’était pas attendu avec une brique et un fanal. Les fans de la série, les Trekkies, ont adoré le prequel de 2009. J’admets que, de même, j’ai beaucoup aimé la revamp qu’Abrams et ses collègues ont imaginé (lire archives critiques). Ce que j’apprécie par-dessus tout du cinéaste de Super 8 et M : I 3, c’est l’aura de mystère qu’il réussit à instaurer à presque chaque production qu’il réalise. ST XII ne fait pas exception! Les bandes annonces laissaient présager que de la noirceur pour le célèbre équipage de l’Entreprise, mais aucune information concrète quant aux éventuels vilains ne transpiraient de ces « previews ». Qui est ce personnage, ce John Harrison interprété par le ténébreux Benedict Cumberbatch? Ami ou ennemi? Le punch, en mi-parcours, est admirable (quoiqu’un peu prévisible!)
Abrams et son équipe ont construit un univers rendant un hommage sincère au créateur de la série, Gene Roddenberry. Les relations entre les personnages principaux sont savoureuses; l’environnement futuriste est parsemé de clins d’œil (les extra-terrestres peuplant la Terre sont imaginatifs et souriants); même les pauses « plus psychologiques » entre les nombreuses séquences d’action rappellent une atmosphère mélodramatique qui flottait sur la série télé originale. Certains détracteurs pourraient appeler ça un manque de rythme, je préfère le terme « hommage ». Et qu’écrire de l’apparition inutile, mais au combien jouissive, de Leonard Nimoy…?? Les spectateurs, lors de la première, en ont crié de joie!
Honnêtement, je m’en voudrais de vous dévoiler des punchs, j’écrirai donc que les scénaristes ont pondu une histoire qui plaira définitivement aux amateurs. L’introduction des Klingons, le mystère Harrison, le complot Star fleet, … Jusqu’à la finale qui fait du copier/coller avec un certain film de la série cinéma. Du bonbon! Normalement prévu pour 2011, cette attente de deux ans de plus en valait la chandelle ou plutôt le « phaser »!
Rien ne fait déniveler ce Star trek vers le bas. De la distribution (Pine, Quinto, Pegg, Saldana, Cho, Yelchin et Urban reprennent le flambeau avec intérêt) aux innombrables effets spéciaux (de Industrial Light & Magic, le bébé de « mononcle » George Lucas. Celui de Star wars, tsé veut dire??!??! Héhé!!), en passant par la musique et les répliques. Ce Star trek into darkness est encore plus accompli que le précédent opus, surtout qu’il est plus investi dans la série même. Ils ont réussi une habile intrusion dans l’aventure spatiale. Voyez le film pour comprendre l’allusion. Mais voyez-le, même si l’allusion ne vous intéresse pas, il est un digne successeur du « prequel » et parviendra sûrement à se hisser dans les cœurs des Trekkies comme un des meilleurs Star trek. Personnellement, je ne suis pas du tout déçu du résultat. La saison blockbuster est agréablement bien partie (Deux en deux, avec Iron man 3)!!! 4/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net