Critique de

STAR WARS: THE LAST JEDI/STAR WARS: LES DERNIERS JEDI
Le “bandwagon” roule à fond de train…

… et j’ai raté l’embarquement !  Et vous savez quoi, je ne suis du tout amer.  Peut-être un peu déçu, ennuyé, dérangé, mais pas amer.  Je comprends parfaitement ce que les studios Disney tentent de faire, ils veulent rentabiliser leurs investissements et, du coup, cherchent à attiser une nouvelle clientèle.  Ils offrent donc avec ce huitième épisode ce que tous veulent, soit de l’action enlevante, de grandioses effets spéciaux, de nouveaux et adorables personnages, etc…  Ce qu’ils offrent au public est un contenant attrayant, mais sensiblement vide de contenu.  En fait, l’histoire imaginée par Rian Johnson (on s’entend qu’il n’a sûrement pas pensé à tout seul.  La machine devait assurément surveiller tous ses faits et gestes) est un amalgame peu imaginatif de l’Empire contre-attaque.  Personnellement, j’aurais apprécié des choix audacieux, de nouvelles avenues, mais c’est la même recette, gagnante certes, mais « déjà vu ».

Il y a bien quelques nouveautés dans la Force, mais rien pour la déranger.  Le Premier Ordre fait son Empire et élimine la compétition.  C’est sans compter sur la résistance qui cherche leur Jésus en Luke Skywalker (Mark « Alec Guinness » Hamill) qui les sauvera tous.  La nouvelle apprentie Rey (Daisy Ridley, correcte) tente de convaincre ce dernier de joindre les rangs de sa sœur devenue général (feu-Carrie Fisher), mais Luke bougonne.  Pendant tout ce temps, la flotte du Premier Ordre perd son temps à abattre un à un les vaisseaux de la rébellion.  Lorsque Rey revient bredouille de l’île de Gilligan, elle fait de la télépathie avec le vilain Kylo Ren (Adam Driver.  Meilleur élément du film), qui n’est pas si vilain après tout.  C’est de la faute du boss Snoke !  Diantre, qu’arrivera-t-il aux derniers survivants de la Résistance ?  Ben, ils suivront des chats gelés au travers des cavernes.  La Force est toujours avec eux !  Mais quel prix… ?

Comme je l’ai écrit, Johnson a fait un excellent travail graphique.  C’est visuellement très attrayant et divertissant.  Les combats spatiaux sont mouvementés, agrémenté de pièces musicales enlevantes (le fidèle John Williams signe encore, mais sans grande originalité, se contentant de remanier ses anciens thèmes.  Mais bon, ça fait la job !) ;  les personnages récurrents ont tous leurs moments de gloire (quoique certains semblent avoir été laissés pour compte, c’est-à-dire Finn et Poe, aka John Boyega et Oscar Isaac) et c’est ça !  En fait, Rian Johnson n’est ici rien de moins qu’un tâcheron.  Il nous donne ce que Disney veut bien nous donner.  La seule nouvelle idée est le lien télépathique entre les deux protagonistes principaux.  Même Luke Skywalker semble une plaie sur les épaules du réalisateur, ne sachant pas trop comment gérer l’icône.  Il nous ramène même Yoda pour clore ce dossier ! 

Vous rappelez-vous de la série the Matrix ?  Sûrement, ç’a chamboulé le monde la science-fiction au début des années 2000 (la même période que la genèse à tonton Lucas et sa misérable tentative d’explication des racines à Darth Vader.  Hey ?  CET épisode était LA plus attendue des amateurs de Star wars et moi-même assistai à la première.  QUELLE DÉCEPTION !!!!!  ‘Scusez, j’m’épivarde !)  Donc, the Matrix 1 change la donne de la sci-fi et bien entendu, ils se devait de revenir avec au moins un #2 (Matrix reloaded), un gros bonbon divertissant, mais vide !)  Vous me voyez venir ?  Star wars VIII est ce reloaded.  Vous me voyez venir encore plus ?  Matrix revolution a anéanti le reste.  Est-ce que la Force sera assez forte pour ouvrir les yeux à J.J. Abrams pour la rééquilibrer ?  Personnellement, j’ai encore de l’espoir, Abrams a fait un travail monumental sur le 7e et souhaitons qu’il voie les lacunes de cet épisode.  Je peux comprendre qu’on cherche à attirer les jeunes, mais pourquoi au détriment des vieux ?  Je ne suis pas étroit d’esprit.  Au contraire !  J’aimerais que tous les artistes travaillants, de près ou de loin, sur une des séries les plus emblématiques du 7e, regardent en avant et osent.  Et ce qui fait un véritable bon film est son histoire et son scénario.  Personne n’a à s’inquiéter du contenant.  Travaillez donc sur le contenu, approfondissez les personnages principaux au lieu de les faire réactifs !

Pour ma part, Star wars : the last Jedi est une déception.  J’eus de bons moments, mais dans l’ensemble, je fus loin d’être satisfait.  Ils rabâchent la même rengaine.  Pour le VII, c’était compréhensible, les attentes étaient énormes.  Pour le VIII, c’était le temps d’innover. 

« La Force n’était pas avec Rian Johnson. » !  3/5 MAXIMUM par François Gauthier cinemascope@deltar.net