TERMINATOR GENISYS
TerminArnold
Arrêtez avec ça! Terminator genisys n’est pas une suite. M**de! C’est une sorte de remake qui se permet l’invraisemblable, soit repartir de nouvelles bases. Ça l’dit, pourtant, dans l’titre : GENISYS. GENÈSE. On repart du début, sans délaisser les fondements établis par James Cameron en 1984 et 1991, mais à un moment donné très rapproché dans le film, on prend une autre avenue. Et c’est selon moi, la meilleure idée qu’ils pouvaient avoir pour rafraichir une franchise qui a mangé des coups en 2003 (Rise of the machines) et en 2009 (Redemption. Un plaisir coupable, mais quelque peu raté! Quoi? J’suis capable d’autocritique aussi!)
Donc, les scénaristes Laeta Kalogridis et Patrick Lussier ne font pas totalement table rase de la précédente série. Cela aurait été un suicide artistique. On ne touche pas à l’intouchable… Ou presque! Ils nous font revivre la prémisse puis l’apothéose apparaît : Arnold Schwarzenegger. En double!!!!!!!!!!! À partir de la séquence des punks (où Bill Paxton faisait un caméo en ’84), Lussier et Kalogridis nous amènent ailleurs. Les questions fusent, autant de notre part que de Kyle Reese, futur père du héros libérateur John Connor. Des questions qui seront plus ou moins répondues avec logique, car les voyages dans le temps, ça creuse les méninges!!! De plus, on n’a pas besoin de toutes les réponses, car le but initial des studios est de faire une nouvelle trilogie. Donc, quelques questions restent en suspens…
Évidemment, l’intérêt premier de T5 est le grand retour du « governator » à l’écran dans un rôle que lui seul peut interpréter. Et Schwarzie l’a encore! L’idée, géniale, des tissus humains vieillissants permet à l’acteur de jouer sur son âge («J’suis vieux, pas obsolète! » dira-t-il) et de ce fait, permet à l’acteur de découvrir une autre facette du robot. L’évolution. On connait tous le synopsis original de 1984 qui envoyait Reese sauver la mère du futur héros, mais ici, le Terminator a pris contact avec la mère encore enfant, soit en 1973. Et il la suit, tel un chien de garde, toute sa vie. Une figure paternelle de substitution. Pour Arnold, c’est une nouvelle avenue à découvrir. Pour nous aussi, d’ailleurs!
Mais Terminator ne serait pas ce qu’il sans l’action et les effets qui vont avec (et Arnold, bien entendu!) Le réalisateur anglais Alan Taylor (Thor : the dark world) a fait un travail incroyable pour garder à flot ce melting pot visuel et nous garder en alerte jusqu’à la finale ouverte. Le nombre de clins d’œil, cachés et évidents, aux précédentes productions est une marque de respect auxdites œuvres et aux fans. Mais il y a un hic et je ne sais pas jusqu’où Taylor y est impliqué : la distribution. Outre le retour obligé de Schwarzie (c’t’un pote. Hein, Arnie!?! On est copains depuis longtemps?!), le reste du triumvirat laisse perplexe. Alors qu’on a connu une mère apeurée devenant lentement, mais sûrement une guerrière un brin névrotique (Linda Hamilton était parfaite), la petite Emilia Clarke manque cruellement de physique et de conviction pour interpréter la matriarche du héros libérateur. En gros, elle fait « schnu », frêle, brassée par les événements, alors que son personnage se doit déjà, avant l’arrivée du futur papa, d’être une soldate aguerrie. Et ça passe encore moins quand elle est à côté de la gente masculine. Taylor a intérêt à cadrer large s’il veut avoir à la fois Clarke, Arnold et Jai Courtnai. D’ailleurs, l’autre bémol réside avec ce dernier. Son Kyle Reese a le physique de l’emploi, soit un soldat « brainwashé » (mais ça, ça fait partie du récit imaginé par Cameron et remodelé par les nouveaux scénaristes). Mais justement, il fait un peu trop lobotomisé! Il n’y a pas beaucoup d’émotions qui circulent dans sa face. Les répliques y sont, mais elles ne sont pas senties par l’acteur. Quand l’action embarque, ya pas de problème, il livre avec énergie. Mais côté interprétation, ya-t’y quelqu’un qui pourrait lui dire qu’il ne l’a pas pantoute?! Regardez ses rôles : Die hard 5; Divergent; I, Frankenstein. Ça frôle l’unidimensionnalité. Il ne joue qu’un rôle, celui du bête faire-valoir physique. Pourtant, Kyle Reese est un personnage plus qu’intéressant, alors que nous savons tous qu’il doit sauver sa future blonde, qu’il a côtoyé son propre fils au même âge et qu’il a la mission de sauver le monde. C’est peut-être un peu trop lourd pour les épaules de Courtnai. Une chance qu’il y a un autre faire-valoir et qu’il est du talent, lui! J.K. Simmons, vu dans le déjà incontournable Whiplash (il a gagné l’oscar du meilleur oscar de soutien et c’était sans équivoque!) reprend sensiblement le rôle du psychiatre joué à l’époque par Earl Boen (qui?) Simmons nous représente, les purs et durs de la série originale, et pose les questions essentielles; amène la légèreté souhaitée à une production forte en testostérone et jamais ne passera la ligne de la caricature du flic déséquilibré à enchaîner (style Lethal weapon). Son dosage permet au public de respirer, alors que certains acteurs manquent de conviction. Lui, semble s’amuser et c’est un des buts de la série Terminator (outre faire la morale de la dominance de la technologie sur l’Homme).
Mais que serait un Terminator sans une nouvelle invention? Le T-3000, soit Skynet se matérialisant en… Cette idée, personnellement, je l’ai aimé, car les scénaristes se sont permis de toucher à une corde sensible, tout en présentant visuellement de bons moments. Quant au choix interprétant le nouveau robot, Jason Clarke parvient à pervertir nos souvenirs et à nous virer de bord « boutte pour boutte! » Son interprétation est sans faille, c’est peut-être ses motivations qui manquent un peu de profondeur (mais ça, ce n’est la faute de l’acteur vu dans Dawn of the planet of the apes et dans Zero dark thirty).
Est-ce que Terminator genisys est réussie. Je dirais que dans l’ensemble, oui. Il marque beaucoup de points (ou poings?) Il y a bien quelques failles (aka E. Clarke et Courtnai), mais c’est largement compensé par le retour d’Arnold. Pis de toute façon, ça brasse solide et j’aime ça! Alors, oui, on a droit à un vrai blockbuster estival dans sa plus pure définition. On pèse à moitié sur « reset » et on reprend l’aventure. « Schwarzie pour gouverneur! » Ah non, c’est vrai, il l’a déjà fait… (‘Scusez-là!) 3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net