Critique
de
THE
AVIATOR/L'AVIATEUR
De la pure démesure!
Leonardo
a attendu longtemps avant de pouvoir mettre en images une
de ses lubies et ç'a en a valu la peine! Un film à
la mesure du personnage que fut Howard Hughes: beau, grand,
extraverti, fou!! Trois heures de plaisir cinématographique
en compagnie d'une performance extraordinaire de DiCaprio
et Scorsese. Deuxième collaboration ensemble, nous
sentons entre eux-deux une chimie s'installer, tout comme
l'a fait auparavant DeNiro avec le réalisateur. Une
symbiose d'idées, de vues, de connaissances et d'instinct
qu'ils nous font partager à travers la vie d'un homme
plus grand que nature.
C'est
évidemment la vie racontée du célèbre
milliardaire Howard Hughes, des années '20 jusqu'au
milieu des années '50. Il hérita de la fortune
des parents à vingt ans, et tout de suite se lança
dans deux-trois entreprises d'envergure (Hell's angels au
cinéma; l'invention de l'appareil le plus rapide en
aviation; les sorties mondaines avec les plus grandes stars
de l'époque..) Il mena de front plusieurs projets et
aucun obstacle n'était assez puissant pour l'arrêter...
sauf sa maladie! Les années passèrent et sa
folie gagna du terrain. Le film nous laisse vers la fin d'un
des plus gros procès américains des années
50, où Hughes s'en "sortit" plutôt
amôché! Il se terra dans sa salle de visionnement
jusqu'à la fin de ses jours...
Pour
le cinéphile que je suis, l'intérêt de
the Aviator est avant tout d'ordre historique! Tout comme
pour Scorsese, grand cinéphile reconnu. L'histoire
de Hughes est l'histoire du septième art a ses débuts,
The Golden Age! Toute la splendeur, le glamour, l'invention
du cinéma passe par les yeux d'un homme qui a vite
compris toute l'étendue et les moyens que pouvaient
receler la pellicule sur le public. Un gros joujou! Et voir
(ou "revoir") en scène des acteurs comme
Hepburn, Flynn, Harlow, Gardner ne fait qu'accentuer la bave
à la bouche.... Ahhhhhh!!! De plus, tous les comédiens
sans exception sont "top shape"! Reilly, Baldwin,
Alda, Beckinsale, DiCaprio (ben sûr!) Tout petit bémol
pour Blanchett qui, selon moi, joue à la limite de
la caricature le rôle de la colorée Katherine
Hepburn (Juste pour chialer!)
Mais
tant qu'à chialer, m'a chialer pour de quoi! Ok, the
Aviator est un projet colossal et je lève mon chapeau
aux artisans. Il est presque impeccable. "Presque"
parce qu'il y a plusieurs erreurs de raccords au montage et
moi qui aies l'oeil aguerri, cela m'a déplu quelque
peu! J'adore Scorsese, je suis un de ses plus grands fans.
J'vous nommerais tous ses films si on me l'demandait, mais
je suis intransigeant quant à la beauté plastique
d'une image, d'un film. Et dans le cas présent, j'ai
décroché à quelques reprises. Par chance
que le film est numéro 1, il me ramenait vite dans
son univers... Mais quand même! (Ex.: crème glacée
dans une main/plus là/revenu!! ou habitacle d'avion
ouvert/fermé/ouvert...) Je sais que c'est têteux!
Mais tant qu'à faire un film, faisons-le comme il faut,
jusqu'au détail près! En tout cas!
Chapeau
aussi au scénario de Logan, qui a su soulever les points
les plus névralgiques de la vie d'un homme dérangé!
Les textes sont d'un grand cru, évidemment interprétés
par de grands comédiens. Bon, j'm'arrête là
sinon, j'vas "licher" l'écran de plaisir
tellement j'ai trippé. Ça paraît-tu?!?!
"And the Oscar goes to..." 4.5/5 par François
Gauthier cinemascope@deltar.net