THE COLD LIGHT OF DAY/SANS ISSUE
JCVD!!!
J’en Crois Vachement (que) Dalle!!!
J’avais adoré le deuxième essai ciné du réalisateur Mabrouk El Mechri, JCVD, dans la mesure où l’athlétique Jean-Claude Van Damme s’interprétait avec humilité (voir archives rafales). ‘Faut croire que le jeune cinéaste en a épaté plus d’un, car les compagnies Summit entertainment et Intrepid pictures lui ont ouvert toutes grandes leurs portes pour tourner un thriller avec le futur homme de fer Henry Cavill, la longiligne sexagénaire Sigourney « Ripley » Weaver et « John McClane » (devinez…!!)
Maintenant que certains ingrédients sont en place et que le bol semble solide, il ne manque qu’un élément essentiel pour faire lever le gâteau : un scénario ou tout au moins une histoire intéressante. Continuerais-je à écrire? Me voyez-vous venir? JCVD!!!! Les producteurs se sont fiés à quoi exactement pour délier leurs poches? Au scénario de Scott Wiper et John Petro ou au casting vedette? Et est-ce que le casting vedette en question a lu le scénario ou n’a vu qu’une opportunité de tourner sous les ordres d’une saveur locale avec le soleil rayonnant de l’Espagne touristique? L’hypothèse la plus plausible semble la dernière, car sinon, sur papier, les textes de Wiper/Petro devaient être vraiment profonds. Sur l’écran, JCVD…….
Mais mis à part ce léger bémol, the Cold light of day souffre d’une cohérence scénaristique. Tout y est précipité, sans approfondissement, au profit de scènes d’action tapageuses qui rappelle que trop la mode française du moment (où les effets digitaux manquent de crédibilité aka les p’tits bébés à Luc Besson : Taken; Transporter; Banlieue 13; etc…) La scène de poursuite nocturne en voitures est la plus flagrante. Si ce n’était que ça! C’est Henry Cavill qui interprétera Superman dans le prochain film de Zack Snyder? Physiquement, ‘rien à redire. Mais artistiquement, ça sent 2006 à plein nez, où Bryan Singer avait confié le rôle au « nobody » Brandon Routh. Henry Cavill n’a pas les reins assez solides pour porter ce fardeau, en tout cas, il ne parvient pas à me convaincre depuis que l’annonce fut faite (lire la rafale Immortals et maintenant Sans issue).
Visuellement, il y a bien ça et là quelques effets accrocheurs de la part de Mechri, dont une transition entre un miroir de parking sous-terrain et la véritable poursuite automobile. Mais généralement, les plans du réalisateur ne sont que de la poudre aux yeux ou d’interminables panoramiques. Inutiles signatures pour étirer le récit! Il a d’indéniables talents pour tenir une caméra, le jeune Mabrouk, mais pour ce qui est de compter une histoire intelligente et palpitante, on repassera. Ce n’est qu’une ébauche de texte, un squelette qui manque de chair. Si les scénaristes avaient pris le temps d’installer leurs protagonistes (tous, sans exception. Du « pauvre » héros au papa en passant par les terroristes et les agents gouvernementaux, c’aurait donné tout au moins une copie de la série Jason Bourne. Malheureusement…!!!)
Mais, pour paraphraser Rose « la Poune » Ouellette : « J’aime mon public et mon public m’aime! » Il a compris, le public. Il lui a fait la gueule, aux Cavill, Willis et Weaver. Car il a vu quelque chose que les acteurs non pas vu. Pour son premier weekend au box-office américain, cette production d’action censée attirer les foules a terminé sa course au 13e rang. Même pas le top 10!!! Ouille, ça dû faire mal aux poches des distributeurs et autres illuminés… « I rest my case! » 2/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net P.S. : JCVD…