Critique de

THE DARK KNIGHT/LE CHEVALIER NOIR

Transcendant! 

Un verre de cognac à la main, je festoie!!  Mais pourquoi, diantre, jubile-t-il autant, vous demandez-vous, avec, tout de même, une petite idée derrière votre tête?!  Tout simplement parce qu’il n’y avait longtemps qu’un film n’était venu me chercher à ce point!  Et vous savez quoi?  Pour m’assurer que je ne rêvais pas réveillé, je suis retourné le voir, mais cette fois en français (car la première fois fut en version originale!)  Suite à mon deuxième visionnement, je certifie que nous avons affaire à une grande production, qui dépasse largement le cadre du genre super héroïque. 

The Dark knight (…Slurp!  Une gorgée pour les artistes!  Aaahh!!), the Dark knight est LE film que les amateurs attendaient, celui qui ralliera les non-croyants à sa cause.  Bien plus qu’une suite à un déjà complet prologue (Batman begins), le réalisateur Christopher Nolan a, par le biais des comics de Frank Miller « the Dark knight » et « Year one », su approfondir des personnages déjà bien cernés et mélanger savamment action, drame et émotions.  Cette partie d’échecs qui confronte trois personnages, trois idéologies, ne sera gagné que par une personne :  le spectateur.  La profondeur du scénario, malgré une certaine linéarité dans son développement,  va encore plus loin grâce à l’appui de sa distribution (Christian Bale, Michael Caine, Gary Oldman, Aaron Eckhart, Morgan Freeman, Maggie Gyllenhaal) et, avouons-le, surtout feu Heath Ledger.  L’aura de sa mort rajoute au mystère de la production.  Sa performance est telle qu’il réussit l’inimaginable, c’est-à-dire nous faire oublier le Joker de Jack « he’s the man ! » Nicholson dans l’opus numéro 1 de 1989.  Certains, dont moi, vous diront que ce rôle aura affecté particulièrement la fragilité psychologique de l’acteur, ce qui aura provoqué sa perte.  Mais dans les faits, c’est un malheureux accident de surdose de pilules!!!!  Passons…  Reste que le Joker de Ledger est d’une terrifiante imprévisibilité.  Sa performance m’a conquis et je rétracte tout ce que j’ai pu dire auparavant :  il gagnera l’oscar du meilleur second rôle (yen a qui l’ont eu pour moins que ça!)  Santé , monsieur Ledger!  Je lève mon verre!  Slurp….

Mais pour une performance solide, il faut se fier à une histoire qu’il l’est tout autant et Christopher Nolan et son frère Jonathan ont pondu un  machiavélique scénario où recherche identitaire, justice, amour et trahison font bon ménage.  Lorsque j’écrivais plus haut que leur scénario était linéaire, c’est que le réalisateur ne nous a pas habitué à tel travail par le passé, ses productions usant beaucoup d’un montage explicatif en flashbacks assez complexe (Memento; Prestige; Insomnie).  Mais voilà la beauté de l’histoire!  Il sait se renouveler, pister de nouvelles avenues et faire confiance. Cette confiance est dans son scénario étoffé, tordu, sombre, rédempteur et emplit de surprises.  À chaque fois qu’un punch se produit, il en rajoute pour nous amener encore plus loin, plus profond.  Slurp…!!  Hips!

De plus, la métaphore qui plane au-dessus de cet opus est d’une intelligence…  L’analogie du chevalier noir (Batman) versus le chevalier blanc (Harvey Dent) versus le fou qui mêlera les cartes (Joker) est renversante dans la mesure où, justement Nolan brouille les cartes et dérange ses personnages.  Même le fou n’est pas si fou!!  Cette partie dite linéaire est d’une complexité extraordinaire!  Nous ne sommes pas pris pour des valises, loin de là!

Et, en plus, on est loin du drame psychologique proprement dit.  Le rythme y est effréné, l’action, les effets et les coups de théâtre fusent.  Notre attention est capté et les 2h37 minutes passent à la vitesse de la bat-moto…  De l’introduction du Joker dans un vol de banque au clin d’œil à Burton (avec la confrontation dans les rues entre le clown et Batman en moto) à l’explosion d’un entrepôt désaffecté au discours glorieux du commissaire Gordon pour Dent, jamais votre souffle n’aura été aussi court!!

The Dark knight transcende les limites du genre, je m’avancerai même à dire qu’il peut se comparer à des œuvres tel the Godfather ou 12 angry men.  Évidemment, il est tôt pour le louanger à ce point, le temps fera son œuvre, mais………………  J’écrivais que Hellboy II était complet?  C’était sans compter sur Christopher Nolan et Heath Ledger.  The Dark knight est l’œuvre d’une vie pour un réalisateur!  Et Nolan  est encore jeune…  Croisons les doigts pour le troisième ou septième, c’est selon!!  À voir A-B-S-O-L-U-M-E-N-T!!!!!  4.5/5 (car la perfection n’existe pas!) par l’apôtre prêchant la bonne nouvelle, maintenant saoul, François Gauthier cinemascope@deltar.net