THE EXORCIST II : THE HERETIC/L’EXORCISTE II : L’HÉRÉTIQUE (1977)
THE EXORCIST III/L’EXORCISTE III (1990)
Exorciser le démon
L’Exorciste est mon film d’horreur préféré. Je reconnais que certaines scènes ont mal vieilli, mais le sujet principal est intemporel (Foi, famille). Bien entendu, 1+1= 2, j’avais vu la suite il y a fort longtemps (à un âge où on ne regarde pas ce genre de chose. Hep!) et n’avais qu’un vague souvenir d’inconfort, mais pas dans le bon sens du terme! Je me suis donc dit que je devrais le revisionner, juste pour me donner une idée claire. De plus, à ma défense, je ne me suis pas du tout renseigné sur le pedigree du film de John Boorman (…….…) Comme les Anglais disent : « What a mess!!! » The Heretic est l’exemple parfait lorsque Hollywood veut battre le fer quand il est chaud, mais ne sait pas pantoute comment le faire proprement. L’Idée de base du scénariste William Goodhart, qui n’a absolument rien fait d’autre depuis (bien fait! En passant, l’auteur William Peter Blatty n’a rien à voir avec cette suite) était légitime : confronter science et croyance. Ce qui a d’ailleurs convaincu Linda Blair et Max Von Sydow de revenir (ça pis l’argent, j’suppose?!) Et comme toute bonne suite d’un succès critique (le premier n’a pas tant fait au box-office, mais a été reconnu comme excellent par les critiques et l’Académie), Warner bros. a mis le paquet : une distribution cinq étoiles (les deux susnommés, Richard Burton, Louise Fletcher, Paul Henreid, James Earl Jones, Ned Beatty); un réalisateur dans le vent (Boorman avait refusé de le tourner en premier lieu pour faire la chose qu’on nomme Zardoz. J’en écrirai sûrement plus là-dessus un jour…); des effets spéciaux, pour l’époque, impressionnants et coûteux (Parce que l’idée de la sauterelle, entre vous et moi, yyyyiiissshhhh!!!! Encore plus « yish » quand c’est James Earl Jones déguisé. HAHAHAHA!!!) pour un résultat en-deçà du bon goût. C’est horrible, désastreux, voire ridicule. Le cinéaste britannique tourne de belles images (surtout africaines), mais n’arrive pas à y mettre de la cohésion. Les acteurs démontrent beaucoup de talents avec le peu de profondeur de leurs personnages (quand ils ne sont pas saouls ou gelées aka Burton et Blair). Mais le synchronisateur? ÇA, ça a tué le film. Quelle idée de m**de que d’intégrer une invention fictive à une production qui se voulait réaliste. À partir de cette première séquence (LES scénaristes, car les textes furent remodelés par beaucoup trop de gens au fur et à mesure du tournage, croyaient avoir la meilleure invention depuis le pain tranché), à partir de là, ça chie! Dans le livre du fondateur des Razzies John Wilson, the Exorcist II est classé dans le Top 10 des meilleurs mauvais films de tous les temps. Ailleurs, dans un sondage, qui ont donné les livres the Golden turkey awards (en ’80) et Son of the golden turkey (en ’86), the Heretic est classé second, après Plan 9 from outer space d’Ed Wood (ce qui est légitime, bien entendu!) Ce n’est pas pour rien qu’il fallut attendre treize ans avant de voir une suite.
The Exorcist III (que Blatty a tourné à partir de son adaptation du roman Legion) se voulait en lien au premier, mettant en vedette le lieutenant Kinderman (joué à l’époque par Lee J. Cobb) qui enquête sur des meurtres perpétrés par un tueur décédé, le Gemini killer (une analogie au tueur du Zodiac). Mais les studios voulaient une référence directe au classique de William Friedkin et ont obligé l’auteur d’intégrer un personnage récurrent (soit Jason Miller) et un exorcisme (personnifié par Nicol Williamson). Blatty, avec son livre, s’attardait avant tout à une enquête morbide et aux confrontations d’idéaux entre un patient et le lieutenant et l’écrivain dû faire de nébuleux compromis pour satisfaire tout le monde. Malgré tout ce bazar, l’auteur-réalisateur s’en ai tiré avec sensiblement de doigté. Outre la finale granguignolesque, on sent bien plus une compréhension de l’œuvre originale (normal, vous direz, vu que c’est Blatty lui-même!) Oui, c’est vrai, mais l’atmosphère générale rappelle davantage le travail de Friedkin et encore mieux, parvient presque à faire oublier l’affreux numéro 2. L’embauche de George C. Scott pour remplacer le défunt Cobb (mort en 1976) me laisse encore perplexe, même si Scott est excellent dans son rôle. Par contre, Brad Dourif s’acquitte merveilleusement de sa tâche en tueur incarcéré, ayant des lueurs d’Hannibal Lecter (le Silence des agneaux est sorti un an plus tard). C’est d’ailleurs dans ce film qu’une des meilleures séquences d’effroi fut tourné, soit celle du hall d’hôpital avec la garde, le policier et une « nonne » en blanc. Poignant, brrrrr! En passant, en 2007, la veuve de Blatty annonçait qu’il y avait un film différent de tourné, mais que les studios avaient perdu les négatifs. Tadaam!! 2016 a vu apparaitre le « director’s cut » titré the Exorcist III : Legion, soit pas d’exorcisme et de Patient X (qui peine à se souvenir de trois lignes de textes, car trop imbibé d’alcool. Pauvre Miller!!!!!!) Alors, si ça vous intéresse… Mais dans l’ensemble, car ‘faut ben conclure à un moment donné, il n’y a que le premier qui restera dans les annales. Ces suites (comprenant l’inutile prequel de 2004. Lire archives rafales de mon chum Dany) ne sont que des clones possédés par le ca$h (mais le 3e n’est pas si pire!!!) 1.5/5 pour the Heretic; 3/5 pour Exorcist III par François Gauthier cinemascope@deltar.net