Critique de

THE GREEN HORNET/LE FRELON VERT
Batman peut passer sur le vert!

Ce ne sera pas une « bibitte » qui ennuiera Christopher Nolan!!  Mais de toute façon, l’avenue choisie par Seth Rogen et Evan Goldberg est plus appropriée à l’anti-héros qu’ont inventé à l’époque George Trendle et Fran Striker qu’à une « xième super-aventure »!!  Trendle, pour la petite histoire, voulait faire un pied de nez aux Superman, the Spirit et autre Lone Ranger (créateur de) en parodiant un richissime quidam qui se donne des airs la nuit, aidé de son chauffeur expert en arts martiaux.  Ce qui rend intéressant le Frelon vert est son cheminement particulier.  Sa naissance fut via un radio-feuilleton, au milieu des années ’30, pour ensuite bifurquer vers la BD et la télévision.  C’est à ce moment que the Green hornet prend vraiment son envol, grâce à un « nobody » du nom de Bruce Lee.  Depuis…  Rien!

Britt Reid (Seth Rogen) est Bruce Wayne en plus frappable!  Gros « loser » vivant sur les bénéfices du paternel, le fiston devra se bouger le popotin quand papa mourra d’une piqûre d’abeille (d’où le nom!!!) et prendra les rennes du journal familial, le Daily Sentinel (« Bonjour Clark Kent et le Daily Planet! »).  Congédiant tout le personnel du domaine, il devra réembaucher le chauffeur Kato (Jay Chou), car le café goûte le jus de chaussette dégueulasse!!!  Après une escapade punitive sur la statue honorant papa Reid, fiston et Kato (surtout Kato) secourront un couple au prise avec de vilains pas beaux!  The Green hornet prendra naissance.  De fil en aiguille, Reid et Kato se découvriront une amitié « difficile » et devront travailler de pair pour arrêter un certain caïd se prénommant Hémoglobinsky (Christoph Waltz) qui tente d’avoir la main mise sur L.A.  Des secrets jailliront pendant l’enquête…

La satire va bien au frelon et le réalisateur Michel Gondry aussi!  L’imaginaire du Français, qu’on connaît grâce à l’excellent Du soleil plein  la tête et le moins réussi la Science des rêves, va bien au gros bébé qu’a décrit Rogen et Goldberg.  Britt Reid est un « adulescent » vivant au jour le jour une vie vide, parsemé de boissons et de filles.  Ayant un soudain besoin de « bouger », une étincelle de conscience explosant dans son petit pois, Reid amènera une justice dans la ville.  Ce qu’il y a d’intéressant avec cette aventure, c’est que, contrairement aux autres adaptations, ils ne se prennent pas au sérieux deux minutes et que les plans, autant imaginé par lui et Kato que le méchant, sont d’un joyeux chaos.  Lorsque commence le film, on en voit la recette éprouvée (on installe les protagonistes; un méchant arrive; des secrets surgissent et « ze finale »!!), mais Gondry a tôt fait de déconstruire le mythe grâce à une lenteur démesurée et les personnages principaux sont loin d’être charismatiques.  Le rythme y est en dents-de-scie, tantôt stagnant (les boutades entre Reid et Kato) et tantôt amplifié (l’héroïsme du chauffeur au ralenti et en stéréo.  HAHAHA!!)  Il y a bien une violence graphique un peu surlignée qui dérange cet ensemble débridé, mais sinon, l’avenue comique est plutôt réussie!

Ce n’est pas le meilleur Gondry, mais certainement un bon palliatif à tous ces héros trop sérieux qui pullulent sur nos écrans.  Personnellement, j’ai préféré Kick-Ass de Matthew Vaughn qui est dans la même veine!  Mais the Green hornet est divertissant.  P.S. :  Ya juste Waltz que je ne m’explique toujours pas dans cette galère.  Bah, ça rajoute un zest autrichien à cette ruche diplomatique, Rogen et Goldberg étant « Canayens », Chou Taïwanais, Gondry Français, Diaz et Trendle des ‘Ricains!  Joyeux…  3/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net