THE ISLAND/L'ÎLE
Ah!! Ce Michael!!

La sortie d'un Michael Bay l'été, c'est comme les bonbons à l'Halloween, c'est indissociable, c'est sucré et c'est mauvais pour la santé!! Minute!! Le réalisateur Michael Bay, celui-là même qui nous a pondu des affaires comme Armageddon, Pearl Harbor et Bad boys 2 fait dans le profond? Wohhh!! Une histoire de clones qui se cherchent une identité propre? Mouais, intéressant de sa part! Voyons voir...

Milieu du XIXe siècle. La Terre est décimée par une épidémie et les survivants se terrent dans une ville souterraine. Lincoln Six-Echo (Ewan McGregor) et Jordan Two-Delta (Scarlett Johansson) vivent une vie monotone dans l'attente, comme la plupart d'entre eux, de gagner la loto de "l'île", un lieu rescapé de la contamination où il fait bon vivre, LE paradis. Mais Six-Echo est de nature curieuse et finit par douter des intentions des médecins, dont Merrick (Sean Bean). S'apercevant des mensonges véhiculés par la direction, il prendra la poudre d'escampette, sauvant au passage madame Lost in translation! S'en suit une course effrénée, style chat et souris (genre!) pour gagner leur ciel. Ils apprendront par la bande leur véritable "fonction".

Dire que l'Île est une autre survitamine de Bay serait réducteur. Disons plutôt que le réalisateur du Rocher a placé ses pions aux bons endroits, mais qu'il ne les a pas approfondis. Une partie de la faute revient aux scénaristes Caspian Tredwell-Owen, Alex Kurtzman et Roberto Orci qui ne font que survoler certains points chauds du clonage. De la bouche de Merrick et de Six-Echo, ils n'ont font que soulever des interrogations, mais jamais ils ne se sont mouillés, ce qui fut assez désagréable pour un gars comme moi qui aime bien jouer à l'avocat du diable, peser le pour et le contre. Dans le cas présent, la première partie du film laisse espérer. Malheureusement, comme tout film de Bay, l'action a vite pris le dessus sur le fond et le reste ne fut qu'enchevêtrement de scènes pétaradantes et de poursuites improbables.

Michael Bay, qui signait avec l'Île son premier post-Bruckheimer (ils se sont séparés il y a quelques temps!), a indéniablement du style et une poigne technique. Ses images et son montage sont à l'image de ce que devrait être tout blockbuster: un divertissement haletant. ll fait penser un peu à un jeune Spielberg, mais sans de contenu.... (C'est d'ailleurs la compagnie de Stevie, Dreamworks, qui distribue le projet) Au moins, il tente de vaquer à cette lacune en touchant à une question chaude (lire clonage). Il a presque compris!

Une autre erreur fut de faire confiance à McGregor et Johansson pour attirer le public vers les salles. Leurs sex-appeal ne sont franchement pas à la hauteur d'un film d'action/science-fiction. Mais je tiens à dire qu'ils se démerdent assez bien, pour une tâche trop grosse pour eux. Je ne remets pas en cause leur talent de comédiens, bien au contraire. Comme je l'ai écrit, ils font avec ce qu'ils ont sous la main. Qui dirait non à un gros chèque et un gros film? Mmmm?!

Plein de bonnes intentions, le film s'étouffe avec son liquide amyothique et meurs à la naissance dans une belle couche propre!! Trop propre! Ce sera pour une prochaine fois, monsieur Bay! 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net