THE/LE WOLVERINE
Rônin
Contrairement à ce que tout le monde dit et pense, j’ai personnellement trouvé la première aventure solo de James Logan distrayante. Réalisé par Gavin Hood et scénarisé par Skip Woods et David Benioff, leurs efforts étaient louables, quoique maladroits (lire archives critiques). J’admets aussi que j’ai un parti pris favorable pour ce personnage, comme plusieurs d’entre vous d’ailleurs, ne le cachez pas, et que, peu importe ce qui se passera dans la tête des artistes, sa seule présence pallie aux autres manquements. Puis, Wolverine oblige, c’est sûr qu’il y aura de l’action, alors tsé, genre comme, franchement…
Mais les critiques plus que négatives à l’égard du dérivé des X-Men ont calmé les ardeurs d’Hollywood et l’eau a coulé sous les ponts avant que Marvel (et Disney, car les « comics » leur appartiennent) ne décident de refaire le grand saut. Un saut au Japon. « What the hell… »? Mes premières réflexions furent perplexes, sinon que les studios cherchaient à promouvoir la bête hors de ses frontières. Puis, suite au visionnement du film de James Mangold, réalisateur accompli de Copland, Walk the line et 3 :10 to Yuma (entre autres), j’ai trouvé l’idée des scénaristes Mark Bomback et Scott Frank judicieuse. Confronter le Wolverine, être sans attache, ni but depuis la mort de Jean Grey (alias Phoenix), aux traditions ancestrales nippones et aux mœurs réservées des Asiatiques? Un clash plus qu’intéressant quand on sait que James Logan n’est pas un mutant de tout repos!!
Résultat des courses? Trop d’introspection et pas assez d’action. Ne vous méprenez pas, j’ai tout de même aimé ce nouvel opus. Comme je l’ai écrit plus haut, je suis quelque peu vendu au personnage (comme au Ghost rider, quoique ce dernier n’ait pas vraiment réussi ses adaptations ciné. Ben quoi? J’suis réaliste, c***sse!!) et l’acteur Hugh Jackman fait un travail extraordinaire pour donner vie au rôle. Encore ici et avec l’histoire qu’il a, son personnage se définit encore un peu plus, même s’il parle un peu plus qu’à l’habitude. Mais franchement, si on met les choses en perspective, James Logan roule sa bosse depuis plus d’un siècle (il est né en 1840. On l’a vu dans Origins.) et il a eu amplement le temps de réfléchir sur sa situation, d’où une certaine introspection de sa part. Après avoir sauvé un militaire japonais de la bombe nucléaire sur Nagasaki (rien que ça!) en 1945, notre bonhomme fait son chemin jusqu’à maintenant (voir ses quatre précédentes aventures cinéma + tous les comics. Bonjour la dose!) Ermite, il est quémandé par son militaire devenu vieux de venir faire ses adieux au Japon. Sur place, ça ne se passe pas comme prévu. Ben quin!!
Le problème est le dosage inadéquat de psychologie et d’aventures. L’idée de faire du Wolverine un mortel (vive la technologie!) est superbe, car ça le rend vulnérable et permet à l’acteur de jouer autre chose qu’une bête sanguinaire (quoique…). De plus, inclure Jean Grey (Famke Janssen) dans les rêves de Logan, instaure un sentiment d’insécurité quand on sait ce qu’elle peut faire. Cette présence dans les songes de l’homme torturé aurait suffi. Mais les auteurs se sont attardés un peu trop à l’entourage immédiat du Wolverine. Les grandes lignes de la petite-fille du défunt, du père de celle-ci et de la « bodyguard » (respectivement Tao Okamoto, Hiroyuki Sanada et Rila Fukushima) n’étaient pas assez et à cause de cela, le film perd énormément en rythme. Je comprends la stratégie, car la plupart des acteurs japonais sont des vedettes dans leur pays, mais ça alourdit l’ensemble. Par contre, les quelques séquences d’action sont à couper le souffle (dont la bataille sur le train ou l’explosion de la bombe), mais c’est bien peu en comparaison…
Plus de concision aurait permis à the Wolverine d’être un des gros morceaux de l’été. Mais le rônin aux griffes a été calmé… Jusqu’à Days of future past!!!!! Là, on comprendra ben des affaires et, à la quantité de personnages qui semble y avoir, les scénaristes n’auront pas assez de temps et d’énergie à donner du relief à tous et chacun. Donc, notre ténébreux ami pourra être « mean » sans problème. Pour notre plus grand plaisir. Ici, il ne grafignait… 3.5/5 (J’n’peux pas donner moins que son aventure précédente quand même. Celle-ci était tout de même meilleure.) par François Gauthier cinemascope@deltar.net