Critique de
THERE WILL BE BLOOD/IL Y AURA DU SANG
Sang remords !
Paul Thomas Anderson a écrit et réalisé un chef-d'œuvre très efficace. Et pour preuve, dans les dix premières minutes, il n'y a aucun dialogue. Et ce n'est pas nécessaire, puisque nous y sommes déjà embarqué jusqu'au Cou. Un exploitant de gisement de pétrole (Daniel Day-Lewis) s'approprie une à une les terres de fermiers miséreux dans le but d'y drainer l'or noir qui dort sous leurs pieds. Peu importe les obstacles, les imprévus ou les protestataires qui se dresseront sur son chemin, rien ne l'arrêtera. Il ne tolèrera aucune compétition.
La maîtrise de la caméra, avec ces travellings qui nous guident à travers les grands espaces américains et la qualité du son, fait qu'on s'y
croirait. Sérieusement, il ne manque que l'odeur du pétrole.Certains diront que la musique de Johnny Greenwood (membre du groupe Radiohead) était un peu trop omniprésente et parfois trop lourde ou n'était pas de circonstance pour certaines scènes. Mais tant pis pour eux! D'ailleurs, par moments, on dirait la trame sonore de the Shining, mélangé à certaines trames de violons de Christopher Young. Je dois avouer avoir ressenti cela une fois, mais ce fut de courte durée, car en général, la musique soutient bien l'ambiance du film et nous rappelle l'obsession du personnage Daniel Plainview, interprété par l'excellent Daniel Day-Lewis. Ce dernier est tellement convaincant que même lorsque son personnage joue les hypocrites, nous tombons sous le charme pendant
quelques instants croyant à son honnêteté. Paul Dano est aussi très
convaincant dans son rôle de jeune prédicateur de la communauté de Little Boston, à une époque où l'on croit encore aux démons. Ce n'est pas compliqué, aucun acteur ne nous laisse indifférent : Ciarán Hinds, Kevin J. O'Connor, Barry Del Sherman, Russell Harvard, Paul F. Tompkins Même Dillon Freasier, dans le rôle de H.W., le jeune fils de dix ans de Daniel Plainview, est étonnant de naturel.
En vérité, je vous le dis, ce film est très prometteur pour les Oscars 2008. Et il y a bien des chances qu'il fasse partie de mon futur top 5.
Pour mon premier film de cinéphile de l'année, je suis tombé dans un puits... d'or noir!! 4.5/5 par Dany Nadeau
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