Critique de
WANTED/RECHERCHÉ
Ah oui?! À quel niveau?
Vous voulez de l’action? Vous pouvez être sûr d’être servi… après le prologue de 40 minutes! Adaptation d’un comic (ça pleut, ce genre, cet année!), Wanted a comme particularité de nous montrer le côté des mauvais, des super-mauvais! Exit les bons sentiments, la morale et le « politically correct » (ou presque! Ce film est issu d’Hollywood, quand même!) Nous suivons donc un quidam (James McAvoy) qui apprend être le fils d’un super tueur assassiné et qu’il doit le venger. Voilà! Je vous aie compté l’histoire, le reste tient du visuel et du graphisme de la nouvelle coqueluche du triptyque russe Night watch, Timur Bekmambetov.
Sans rien enlever à son travail technique, il a un œil incroyable, force est d’admettre qu’il n’y a pas grand chose à se mettre sous la dent, sinon une désagréable impression de déjà-vu, un mélange entre Matrix et Shoot’em up. Dans le premier opus russe, l’originalité des plans et le montage ultra vif faisait le charme du film; déjà dans le second, il s’essoufflait! Sa venue en terre américaine n’aura rien amené de plus au rendu de Bekmambetov. Pour la masse publique, qui n’a pas eu la chance de louer les Watch, c’est tout nouveau, tout beau! Moi, j’ai donné! Je voulais plus, je voulais du contenu. Donc, je devais me rabattre sur le scénario. Ne connaissant pas le travail des créateurs de la BD (Mark Millar et J.G. Jones), je voyais le film vierge d’attente. Outre l’idée (simple, tout de même) de montrer l’autre versant de la médaille, quel était le véritable besoin d’adapter Wanted? Qu’amène-t-il au genre? Que devons-nous tirer comme conclusion? Qu’il faut prendre notre vie en main et être soi-même? Cela en perçant le ciboulot d’un « bad guy », en défonçant des estomacs? En s’faisant « ze » fille? En passant, on avait déjà la série à petit budget Décadence pour nous mettre sur les bons rails de la rédemption. En tout cas…
D’accord, les comédiens sont bons, il est vrai! Ils font avec ce qu’ils ont. James McAvoy prouve qu’il est plus qu’un beau minois de bluette et apporte une certaine fraîcheur ET une certaine crédibilité au film, tout comme Morgan Freeman, dont la réputation n’est plus à faire. Quant à Angelina Jolie, sa présence n’est que physique. Elle le sait, nous le savons, les producteurs le savent et tout le monde est heureux et bien dans sa peau. Mais nous ne remercierons pas les scénaristes Chris Morgan, Michael Brandt et Derek Haas de leur avoir mis autant d’ineptie dans la bouche. Même s’il y a une «twist » ou deux en finale, on ne peut leur pardonner le manque de profondeur et le peu de recherche face aux protagonistes, tout ce beau monde préférant l’action à la réaction. Dommage, car cette réaction se traduit par une petite écoeurite visuelle et par un manque d’originalité. « Ces gros sabots sont faits pour marcher… (air connu) ».
Le film Recherché est tout, sauf son titre. J’espère sincèrement que le réalisateur Timur Bekmambetov saura se renouveler. En attendant, croisons les doigts pour son troisième opus, Twilight watch. Quant à Wanted, il ne donne pas le goût de découvrir le comic! Déçu… 2/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net