Critique de

WORLD WAR Z
Zombie, vitesse supérieure

En discutant avec un copain des vertus du petit dernier de Marc Forster, nous en sommes venus à la conclusion que le genre qui survit le mieux au cinéma, dans le domaine de l’horreur et du fantastique, était bien celui des morts-vivants.  Il y a eu une mode sorcier, vampires (mouais, bon…!!) et loup-garou (qui, lui, entretient surtout la télévision).  Mais les zombies, eux, ne se démodent pas.  En fait, dans les circonstances, ils évoluent plutôt bien.  On connaît tous le classique de 1968 de George A. Romero, Night of the living dead, et tout ce que le cinéaste a pondu à sa suite.  Puis, toujours avec mon « chummie », nous nous mîmes à faire la nomenclature du sous-genre horrifique et Dieu sait qu’il y en a :  I am legend; 28 days later; Zombieland; Silent hill; Resident evil; Transylvania et j’en oublie…

World war z est une étape de plus.  Une petite marche grimpée ou devrais-je écrire couru vers de meilleurs sommets.  Car ces créatures sont de plus en plus vives et voraces.  Cette fois-ci, tirée de l’imagination du fils de Mel Brooks, Max pour les intimes (En passant, pas du tout le même genre d’humour!!!!!), cette adaptation libre de son livre nous amène aux quatre coins de la planète avec un employé des Nations Unies (excellent Brad Pitt) enquêtant sur l’origine zéro, le point de départ de l’épidémie cadavérique.  L’intérêt premier de WWZ est la rapide introduction au problème (on est vite mis dans le vif du sujet), le mystère l’entourant et les « monstres ».  Certes, tel qu’énuméré plus haut, les zombies se sont mis à bouger plus rapidement bien avant le film de Forster, mais ici, c’est la bestialité qui s’y ajoute.  WWZ ne change pas la donne au sous-genre, mais l’efficacité avec laquelle Forster et son équipe nous mènent transporte la production au-delà de mes « petites espérances » (car, j’admets, ne pas être un amateur, mais simple curieux.)

L’action est rondement menée; la tension parfaitement soutenue (grâce, entre autre, à la musique de Marco Beltrami et au montage de Roger Barton et Matt Cheese) et la distribution au diapason, Pitt en tête.  L’acteur de 49 ans ne joue pas les « big shots » à la Dwayne « gonflé » Johnson et parvient à humaniser cet employé humanitaire, père de famille et mari dévoué.  Ses motivations ne sont que pour la survie de sa famille, un sentiment égoïste transpirant à travers l’enquête qui l’amène en Corée, à Jérusalem et en plein milieu de l’Atlantique (sur un bateau militaire).  Forster et les scénaristes Matthew Michael Carnahan, Drew Goddard (l’auteur des belles surprises Cabin in the woods et Cloverfield, en passant!) et Damon Lindelof (un scénariste à qui j’en voudrai à vie d’avoir pondu Prometheus, malgré la série Lost, Cowboys & aliens et Star trek into darkness!!!!!!!!!!!!!!) distillent le mystère et ont su créer des personnages forts, pas trop typés (les soldats américains campés en Corée frôlent la ligne du caractériel…) et charismatiques, malgré le morbide thème. Ils sont aussi parvenus à instaurer une réalité d’une effrayante plausibilité, merci au travail accompli du réalisateur de Quantum of solace, Monster’s ball et Stranger than fiction. 

World war z a compris la définition d’un blockbuster estival : divertissant, haletant, explosif, prenant, intelligent…  Ne manque que l’humour pour une note parfaite.  Mais, dans les circonstances, ce dernier qualificatif ne s’apprêtait guère au sujet et ils sont pardonnés.  WWZ ne révolutionne pas le genre, mais est un digne représentant.  « Sauve qui peut »!  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net