X-MEN : FIRST CLASS/X-MEN: PREMIÈRE CLASSE
X cellent!!
Le terme “adulescent”, qui désigne un homme n’ayant pas grandi et qui n’a pas de responsabilités, est généralement utilisé de manière négative. Mais avec X-Men : First class de Matthew Vaughn (Kick-ass ; Stardust ; Layer cake), on peut d’emblée s’en servir glorieusement.
Je suis retombé en enfance !! Je m’explique…
L’utilisation de la Grande Histoire pour mener à bien la petite, merci à la gang de scénaristes (Ashley Miller, Zack Stentz, Jane Goldman et Vaughn), est un cadeau qui flatte l’égo du vieux Et du jeune que je suis. Comment placer des pions déjà établis et de les faire tout de même grandir frôle le génie. Les amateurs que nous sommes connaissent l’amitié entre Charles Xavier et Erik Lehnsherr, tout comme nous connaissions déjà la tragédie vécue par ce dernier (montrée en intro dans le premier épisode, de Bryan Singer. 2000). Mais que les auteurs en profitent pour intégrer de nouveaux éléments (dont un méchant pas piqué des vers en la personne de… Héhé !) démontrent le respect qu’ils ont pour l’œuvre et pour les fans. Camper l’action en pleine guerre froide (en 1962), alors que la Russie et les États-Unis sont à leur apogée politique et que l’imminence du nucléaire épouvante les esprits, les mutants seront, paradoxalement, le salut et la crainte du peuple mondial. Voilà la plus belle surprise du quatrième opus ! D’intégrer des personnages fictifs, de créer un divertissement de haute voltige et de stimuler l’intellect par l’ajout d’archives de l’époque (John F. Kennedy et sa Baie des cochons). Ils poussent même la note en manipulant le grain de l'image pour nous rappeler les vieilles productions des '60.
Matthew Vaughn a su y mettre sa touche personnelle (ce qui impressionne, d’ailleurs, pour un jeune de 40 ans !) Ce film n’est pas pour les faibles ! Non, écrivons plutôt "n’est pas pour tous" (hihi !) Ceux qui ont vu Kick-ass savent de quoi le réalisateur est capable visuellement. Il sait manier l’écriture et sa caméra se fait crue. Pas de détour, pas de subjectif ! Si un coup doit être donné, il le sera au pixel près (car il y a tout de même des effets spéciaux à la tonne !) Et si un méchant doit tuer, vous le saurez (Azazel, le « diable rouge », n’y va pas de main morte ou de queue morte plutôt!) Mais Vaughn et sa troupe n’ont pas lésiné sur le scénario non plus ! Le nombre de clins d’œil à la série est impressionnant et savoureux. L’humour se fait souvent sarcastique, preuve d’une intelligence un peu crasse (hé !), mais sans jamais tomber sous la ceinture ou la redite. Les scénaristes ont créé un blockbuster sur la ligne standardisée (ex. : le recrutement des nouveaux mutants sur fond de montage musical ; des effets spéciaux éblouissants ; une morale reconnue entre le Bien et le Mal), mais l’ont manipulé pour bifurquer, de façon originale, vers un échelon plus haut, vers des œuvres tels Dark knight, Godfather, Deer hunter. Bien entendu, X-Men 4 ne parvient pas tout à fait à atteindre leurs « standing », mais le simple fait qu’il l’ait tenté mérite le respect.
Mais le film ne serait pas complet sans l’apport de ses comédiens. Les jeunes James McAvoy et Michael Fassbender avaient de gros souliers à chausser en reprenant les rôles jadis interprétés par Patrick Stewart et Ian McKellen et ceux-ci s’en tirent merveilleusement. Le fait de jouer des icônes de la BD plus jeunes leur permettait une certaine latitude et la désinvolture, la hargne peu dissimulée et la trop grande confiance d’une jeunesse égocentrique ont rafraîchi le Professeur X et Magneto. Chapeau bas surtout à Fassbender qui transcende l’écran, jonglant adroitement entre vengeance et justice et qui démontre un talent rappelant, jusqu’à une certaine mesure, le Joker de Heath Ledger. Quant au reste de la distribution, les auteurs ont su leur donner leur moment de gloire et pour la plupart, ils ont su prendre le taureau par les cornes (Il y a peut-être January Jones en Emma Frost qui frôle un peu la caricature, mais elle se laisse regarder……….. Mmmmhh !!)
Trop rares sont les films popcorn qui atteignent le deuxième niveau de conscience ! Je vais vous faire une confidence : Quand ça frôle la perfection, mêlant action, musique, montage, performances et textes, je suis à la limite de brailler. Bon, ça fait moumoune écrit comme ça, mais en public, j’ai une graine dans l’œil, bon !!! Une des « rares » fois que cela m’est arrivé fut pendant Hunt for Red October (J. McTiernan. 1990) pendant la scène finale des 3-4 sous-marins en poursuite et le « jump » du vaisseau américain. Snif ! Eh bien, X-Men 4 a impliqué un autre sous-marin dans ces trop rares moments, évidemment dans l’affrontement quasi-finale. On voit la scène dans le « preview » et elle fait tout de même son effet « in the heat of the moment » !!! Resnif ! (J’dois avoir de quoi dans mon subconscient avec les submersibles ?! Moi qui n’aime pas l’eau en plus !!!)
Tout ça pour finalement écrire que X-Men : First class est un film à voir absolument ! Peut-être violent, mais parfaitement en symbiose avec la série (Il met un baume sur le troisième, qui était plus… gentil, mettons !! Quoique la scène entre Phénix, le Prof X et sa disparition a marqué les esprits…) Y-A-H-O-U !!! 4/5 min. par François Gauthier cinemascope@deltar.net