Critique de

ZOMBIELAND
Le Paradis sur Terre…

 

…Pour les morts-vivants et les cinéphiles!  Bon, il faut admettre que tout bon amateur d’horreur qui se respecte ne peut passer à côté du fait que Zombieland ressemble étrangement à Shaun of the dead (d’Edgar Wright), qui est d’ailleurs nettement plus réussi.  Mais il faut dire aussi que Zombieland assume complètement cet « hommage » et va au-delà des espérances, se riant de lui-même, s’autoparodiant, tout en dégoulinant de membres visqueux et de corps putréfiés. 

Contrairement à Shaun…, le film de Ruben Fleischer fait la part belle aux personnages stéréotypés et appuie sur chacun d’eux, tout en les pervertissant un peu.  Le nerd coincé (Jesse Eisenberg), le trompe-la-mort solitaire (Woody Harrelson), la « punk » au grand cœur (Emma Stone) et sa mature de jeune sœur (Abigail Breslin), chaque rôle est écrit pour que le comédien l’interprétant s’y amuse ferme, mais nous prenne aussi dans l’détour et nous surprenne par l’illogisme de son personnage.  Certes, certains moments sont quelque peu appuyés et/ou clichés, mais l’ensemble est jouissif et très divertissant. 

L’histoire ne tient que sur deux lignes :  un groupe hétéroclite d’humains doit survivre dans un monde post-apocalyptique rempli de zombies et cherche désespérément un endroit sûr (tout en cassant du zombie, bien entendu!)  On n’échappe pas à l’amourette obligé, ni à l’amitié grandissant, mais c’est amené avec tant de « gore » (HAHA!) et d’humour que Zombieland nous fait vite oublier le déjà-vu de ses prédécesseurs.  Le réalisateur y va même de clins d’œil aux maîtres (tel Romero, Raimi et Peter Jackson et son Braindead), de même que l’idée géniale des scénaristes d’inviter Bill Murray pour se jouer lui-même.  Moment grandiose et référentiel au classique Ghostbusters! 

Zombieland est un excellent laxatif à tous les supposés films d’horreur sortant à la période d’Halloween, détruisant certains préjugés et appuyant sur la plaie ouverte de la redite hollywoodienne.  Très agréable, original (dans la mesure où on accepte le concept de l’hommage!) et rythmé.  Pour amateurs blasés des films prépubères « bleachés »!!!  3.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net