Critique de

THE BUCKET LIST/MAINTENANT OU JAMAIS

Trip de p’tits vieux!

Vous rappelez-vous de Tough guys, avec Kirk Douglas et Burt Lancaster? C’était en 1986! Non? D’abord, de Cocoon? Vous vous rappelez sûrement de Cocoon, de Ron Howard (oui, oui!) en 1985?! Yavait aussi les Vieux grincheux, avec Walter Matthau et Jack Lemmon. Ou vous souvenez-vous de Tank, avec James Garner? Mais ça, c’n’est pas grave! Ya de ces films qui s’incrustent dans nos mémoires sans raison et cela n’a aucun rapport avec mon point, de toute façon!! Ce que je veux démontrer est simple : des films avec le « quatrième âge », il y en a plusieurs dans chaque décennie. Le public aime ce genre de rencontre, on les trouve « cute , sympathiques (comme le petit chien du voisin que, personnellement, je botterais volontiers!!) Enfin, bref, nous avons affaire, avec the Bucket list, à ce genre de divertissement facile. L’avantage, dans le cas présent, c’est la rencontre de deux icônes du cinéma (non pas que les précédents n’étaient pas d’égale qualité, mais quand même c’est Jack Nicholson et Morgan Freeman. Tsé!)

Pour certains, cette réunion équivaut à celle d’un De Niro et Pacino ou d’un Washington et Crowe. D’accord pour la première comparaison, quant aux deux autres, ils ont encore des croûtes à manger… Malheureusement, cette fameuse rencontre se fait dans des lieux trop simples, dans une histoire trop mince, dans un scénario trop vide, dans une réalisation trop molle, dans… (Bon, c’t’assez! Vous avez compris!) Rob Reiner, un king de la comédie, un réalisateur qui nous a donné par le passé des perles tel When Harry met Sally, This is Spinal tap, Princess bride, Stand by me, s’essouffle ou s’est complètement effacé devant tant d’expériences combinées (C’est quand même lui, le jeunot du groupe, étant né en 1947, tandis que Nicholson et Freeman sont tous deux nés en 1937!) Ses choix artistiques ne dépassaient guère les plans de caméra rigides ou les champ/contre-champ obligés. Un des seuls bons moments de Bucket list survient lors de l’annonce funeste à Jack sur son lit d’hôpital, qu’il ne lui reste que six mois à vivre. Il est alité et regarde un match de baseball avec des lunettes à angles. La seule réponse qui lui vient, c’est de chialer le doc qu’il est dans son champ de vision. On reconnaît à ce moment le personnage habituel du bonhomme.

Et c’est là un autre problème! Jack est victime de sa réputation. On ne veut pas le voir brailler dans une comédie dramatique facile. Ce qu’on veut, c’est le Jack « mean », désaxé ou sombre qu’il nous montre depuis un bon moment, autant sur le grand écran que dans la vie de tous les jours, réputation qu’il a lui-même bâti! Nous ne sentons, dans Maintenant ou jamais, qu’un coup de marketing de la part des producteurs et un trip de deux vieux potes qui n’ont jamais joués ensemble auparavant. Ce qui n’enlève rien à leur prestation, par contre! Freeman et Nicholson sont égaux à eux-mêmes, espiègles, complices, intenses et attachants. Mais le propos du film («  la Vie restante doit se vivre à la seconde et mérite qu’on s’attarde à soi autant qu’à son entourage ») n’est qu’un prétexte à une enfilade de scènes autour du monde, à travers la misère des riches!! Rien pour un prix Nobel de littérature! Tout y est prévisible, convenu et à la limite, triste dans la mesure où ce sont deux grands qui pataugent dans cette bouette écrite par un novice (Justin Zackham)! De toute façon, ils ont leur tord, ayant accepté d’y jouer. Pfffff!!

Personnellement, je suis déçu du résultat! Je m’attendais à quelque chose d’un petit peu plus approfondi, de plus recherché. La plus grande déception vient de Reiner qui n’a pas su insuffler l’énergie nécessaire à l’entreprise. Ça fait « film de commande » de sa part!! Dommage! The Bucket list n’est pas un film qui passera à l’histoire… Malheureusement! 2.5/5 par François Gauthier cinemascope@deltar.net